Accueil par les organisateurs et hôtes

Avec :
Sandrine Paillard, Directrice du secrétariat français de Future Earth
Eric Berton, Président d’Aix-Marseille Université
Maryline Crivello, Vice-présidente d’Aix-Marseille Université

En ouverture de ces rencontres, Sandrine Paillard, Eric Berton, Maryline Crivello, ont mis l’accent sur le besoin auquel ces rencontres répondent, celui d’ouvrir des espaces de partages et de débats sur les sciences de durabilité. Face à une crise sans précédent, il est nécessaire de repenser les pratiques scientifiques autour des questions d’habitabilité et durabilité, et ainsi contribuer, de manière plus active et engagée, aux transitions sociétales dans un contexte de changement global.

Ouverture

Wolfgang Cramer, CNRS, comité d’organisation des Rencontres Sciences de la durabilité 2023

Les connaissances scientifiques accumulées durant ces dernières décennies ne laissent plus l’ombre d’un doute quant à la nécessité pour la science de dépasser une posture d’observation et de veille quant aux questions d’habitabilité. C’est à travers ce constat que Wolfgang Cramer insiste sur l’importance de développer dans espaces de co-constructions avec divers acteurs non-académiques afin de contribuer aux transformations profondes et nécessaires pour garantir l'habitabilité de notre planète.

Co-construire des villes durables en Afrique : exemples de projets d’aménagement dans le “grand Lomé” et à Kpalimé au Togo

Keynote de Coffi Aholou, directeur du CERViDA-DOUNEDON

Dans une session introduite par Olivier Dangles, Coffi Aholou présente les synergies qui peuvent être créées entre chercheurs, communautés locales et autorités pour mener à bien la transformation de la ville. À travers deux projets réalisés au Togo, Coffi Aholou explique sa démarche interdisciplinaire de co-construction qui consiste à inverser les rôles entre chercheurs et communautés locales: ce sont les communautés qui ont l’expertise et les chercheurs qui sont à l’écoute.

Quels dispositifs de recherche pour co-construire les connaissances et les transformations ?

Session animée par Olivier Ragueneau, CNRS

Avec :
Isabelle Arpin, INRAE, LESSEM, Grenoble
Patrick Monfort, CNRS, HydroSciences, Montpellier, OHM Littoral Méditerranéen
Samuel Robert, CNRS, ESPACE, Marseille, OHM Littoral Méditerranéen
Bruno Romagny, IRD, LPED, Marseille

Au cours de cette table ronde les participant.e.s s’interrogent sur les directions que doit emprunter la recherche pour mieux supporter la transformation de nos sociétés. En particulier, les différents intervenants débattent sur leur compréhension de la pluri- et de la transdisciplinarité, sur les défis rencontrés lors de leur travail au quotidien dans des structures de recherche innovantes, et sur des pistes pour élargir et améliorer les pratiques dans le futur.

Empreinte carbone de la recherche: perspectives et difficultés de la transformation des laboratoires et au-delà

Session animée par Céline Serrano, Labos 1point5, INRIA 

Avec :
Tamara Ben Ari, INRAE, UMR Innovation et transformation des systèmes agricoles et alimentaires, Montpellier. Co-fondatrice du collectif Labos 1point5 / Directrice du GDR Labos 1point5
Antoine Hardy, Doctorant en science politique, Sciences Po Bordeaux
Alexandre Santerne, LAM, CNRS, Aix-Marseille Université

Organisée par le collectif Labo 1.5, cette session s'intéresse à comment dépasser le paradoxe d’une activité scientifique qui contribue aux problèmes socio-écosystémiques qu’elle étudie. Tamara Ben Ari, co-fondatrice de Labo 1.5, ouvre cette session en présentant la démarche du collectif et les enjeux visés. Alexandre Santerne, chercheur au Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (LAM), expose les activités et réflexions d’un groupe de travail interne au LAM qui développe des actions afin de réduire l’impact carbone du laboratoire. En clôture de la session, Antoine Hardy expose quelques résultats de son étude doctorale, portant sur l’initiative Labo 1.5. Il met notamment en lumière les tensions entre une conception de “l’excellence scientifique” souvent perçue comme incompatible avec la décarbonation de la recherche.

L’historien·ne et la planète

Keynote de Christophe Bonneuil

Quel rôle l’histoire et les historien·ne·s peuvent-ils avoir face à des crises environnementales inédites et convoquant deux temporalités souvent mises en opposition: le temps sociétal et le temps géologique ? C’est par cette question que Christophe Bonneuil explore comment la perspective historique peut nourrir une réflexivité épistémologique et ontologique sur ce qui les lie humains et non-humains à une terre qui se soulève.

En quête de nouveaux récits : humanités et exploration des futurs

Session animée par Nathalie Blanc, CNRS 

Avec :
Julien Blanco, IRD, SENS, Montpellier
Irène Langlet, Université Gustave Eiffel, Marne-la-Vallée
Mara Magda Maftei, Université de Bucharest, LAP | UMR 8177 CNRS-EHESS

Pour terminer la première journée, Nathalie Blanc anime une session qui explore l’ouverture de la recherche à d’autres disciplines non-scientifiques, et notamment à la littérature. Dans un premier temps, Julien Blanco expose les synergies et les différences entre sciences de la durabilité et humanités environnementales. Mara Magda Maftei montre comment les auteurs littéraires s’approprient des études scientifiques pour explorer de possibles futurs. Irène Langlet questionne les récits actuels et leur capacité à imaginer des futurs alternatifs.

Science et engagement. Jusqu’où peut-on aller?

La première session de la seconde journée est dédiée à discuter du rôle des chercheurs dans la prise de décision politique à travers les interventions de Hendrik Davi et Julia Steinberger.

Le rôle des scientifiques et des universités dans les transitions

Keynote de Hendrik Davi, Député LFI des Bouches du Rhône

D’un côté, Hendrik Davi, député et ex-chercheur, défend une division claire entre le politique et le scientifique. Selon lui, le chercheur se doit de produire des connaissances dans des directions démocratiquement décidées par l’ensemble de la société, mais il doit se tenir à l’écart de la prise de décision politique ; le scientifique n’a pas la formation et les connaissances nécessaires pour y prendre part.

Bien vivre à l’intérieur des limites planétaires : est-ce
possible ? Et comment ?

Keynote de Julia Steinberger, Université de Lausanne

De l’autre côté, Julia Steinberger, co-auteure du 6e rapport d’évaluation du GIEC, expose en quoi les scientifiques se doivent d'être plus engagés dans les processus politiques. Partant du constat que nous sommes arrivé.e.s à un moment unique de l’histoire de la vie humaine sur Terre qui nous oblige à faire différemment, elle affirme que le.la scientifique a le devoir moral de soutenir le mouvement populaire demandant une réponse politique adéquate à la crise climatique.

Quelle formation universitaire pour construire une société équitable et habitable ?

Session animée par Marie Pettenati, BRGM 

Avec :
Angela Barthes, Aix-Marseille Université, IUT GB-ADEF
Esteban Coquemont, Étudiant à Grenoble INP Institut d’ingénierie et de management
Michael Toplis, CNRS, Président de l’Université de Toulouse

A travers trois interventions mêlant réflexion et exemples concrets, cette session aborde la nécessité pour les institutions universitaires de repenser le lien entre recherche, connaissance scientifique et enjeux sociétaux. Le défi est non seulement de dépasser, par une approche transversale, un modèle académique basé sur l’empilement de connaissances disciplinaires, mais également de recontextualiser politiquement les enseignements et efforts de recherche.

Regards de jeunes chercheur·e·s: de l’interdisciplinarité à l’engagement

Session animée par Anne-Gaëlle Beurrier, Université Sorbonne Nouvelle 

Avec :
Marcan Graffin, Doctorant à l’Université Paul Sabatier – Toulouse III
Kenneth Nsah, Université de Lille
Julia Le Noë, IRD, iEES Paris

Dans cette table ronde de clôture, la parole est donnée à des jeunes chercheurs, pour une réflexion à l’intersection entre jeunesse, interdisciplinarité, et engagement. À travers leurs parcours respectifs, Julia Le Noë, Marcan Graffin, et Kenneth Nsah évoquent comment l’interdisciplinarité s’est révélée incontournable dans l’étude de problèmes complexes, évoquant une reconnexion primordiale entre dimensions géophysiques et sociales. Au-delà d’une simple approche méthodologique, les intervenants décrivent également l’interdisciplinarité comme une façon de participer, de manière plus critique et active, à définir les modèles de sociétés que l’on souhaite rendre durables.

Diapositives
Kenneth Nsah